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Si internet fut une véritable innovation du 20e siècle, les réseaux sociaux sont une véritable révolution. Ils représentent des opportunités presque sans limites et leur création a vu l’arrivée d’une nouvelle génération de digital entrepreneurs. Découvrez Morgane Schaller, une Business Coach digitale de talent et une Travel Blogger passionnée. Depuis plus de 7 ans, Morgane Schaller arpente le monde, partageant sa passion pour les voyages, les rencontres et les expériences. Depuis un peu moins de 2 ans, elle a démarré une carrière de Business coach, lui permettant de partager son expérience. Elle aide ainsi la future génération d’entrepreneurs/ses du digital à bien démarrer. Malgré un emploi du temps chargé, elle s’est prêtée au jeu de notre interview exclusive.

(English version here)

LuxuryActivist (LA): Chère Morgane, tu es originaire du Jura Suisse, Rebeuvelier me semble-t-il. Comment raconterais-tu ta région à quelqu’un qui ne la connait pas ?
Morgane Schaller (MS):
C’est exact. Je suis née à Moutier (une ville qui fait maintenant partie du canton du Jura), originaire de Rebeuvelier et toute ma famille habite encore dans le Jura. C’est une région de bons vivants où tout le monde se connaît, très orientée nature et terroir. Il y a des endroits magnifiques à découvrir tels que St-Ursanne, une cité médiévale « dans son jus », qui a notamment inspiré le dessinateur du Seigneur des Anneaux (John Howe), les pâturages des franches-montagnes, l’Abbaye de Bellelay ou encore les Rochers des Sommêtres.

LA: Que gardes tu, dans ton cœur, de tes origines et en quoi c’est intéressant d’être Suisse dans le monde d’aujourd’hui ? Penses-tu avoir un regard particulier sur le monde qui t’entoure ? 
MS:
Je pense que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir grandi en contact avec des nombreuses cultures différentes. Il ne faut pas oublier qu’en Suisse il y a presque 40% d’étrangers et cela permet d’avoir un regard particulièrement ouvert sur l’extérieur et de s’adapter très vite aux différences culturelles. A 15 ans j’étais déjà confrontée au bilinguisme puisque j’ai suivi ma formation supérieure à Bienne et la moitié des élèves de ma classe parlaient 2 langues, voire plus. Vivre en Suisse permet d’avoir une expérience internationale sans sortir du pays et je trouve cela fascinant. C’est une vraie richesse dont on n’est pas assez conscient en tant que Suisse, mais qui prend tout son sens quand on commence à voyager et à découvrir le monde. 

Morgane-Schaller-profil
Photo: Morgane Schaller

LA: En 2017, tu quittes le monde de l’horlogerie et ta zone de confort pour te consacrer à l’écriture, la photographie et les récits de voyage. Que s’est-il passé ? Quelle raison a apporté un tel changement ? 
MS:
Je crois que je ne suis jamais vraiment rentrée dans le moule. Les codes des entreprises m’ont toujours très vite ennuyé. J’ai connu le mobbing, les chefs toxiques, les égos surdimensionnés, le sexisme… le cocktail parfait pour te dégoûter à vie d’un poste d’employé. De toute manière j’étais trop rêveuse, trop ambitieuse pour me contenter de 5 semaines de vacances à l’année et un salaire dont la croissance se limite au bon vouloir de mon supérieur. 

En 2017 j’étais déjà très active sur les réseaux sociaux, je gagnais un peu d’argent en tant que créatrice de contenu à côté de mon travail – mais pas assez pour en vivre. J’avais le projet de quitter mon travail, voyager pendant 6 mois et ensuite… aviser. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu. La pote avec qui je devais partir m’a lâchée au dernier moment et je me suis retrouvée au pied du mur. Je suis partie un mois aux Etats-Unis et je me suis lancée en tant qu’indépendante dans la création de contenu et la rédaction d’articles sur mon blog voyage. En moins d’une année j’ai réussi à égaler mon salaire d’employée tout en vivant la vie dont j’avais toujours rêvée.  

Pour la petite anecdote, il m’a fallu plus d’une année pour pouvoir cotiser à l’AVS et être reconnue en tant qu’indépendante. Le canton de Berne ne reconnaissait pas la création de contenu comme métier, alors que j’avais des rentrées d’argent et de nombreux clients. J’ai finalement dû me rendre dans leurs locaux à Berne pour expliquer comment je gagnais ma vie pour qu’ils acceptent afin que je cotise. 

LA: On voit que l’attrait pour l’étranger n’est pas nouveau. Tes études à Madrid, puis tes voyages en tant qu’influenceuse-blogueuse, cela fait déjà pas mal de destinations.  D’où vient ce gout pour le voyage ?
MS:
J’ai grandi dans une famille amoureuse de culture, d’art et de littérature. Chaque année nous partions découvrir des pays différents avec mes parents et mes deux sœurs. Je garde un très bon souvenir de nos voyages lointains au Canada et au Mexique. A partir de 14 ans, mes parents ont insisté pour que je parte chaque été en voyage linguistique. Je suis partie plusieurs fois en Allemagne, en Angleterre et en Espagne. Enfant et adolescente j’étais très timide et introvertie. Ces expériences – seule à l’étranger, livrée à moi-même dans un endroit inconnu – étaient extrêmement compliquées à gérer, surtout les premiers jours. J’ai dû faire un vrai travail sur moi-même pour m’ouvrir aux autres et sortir de ma zone de confort. Mais c’est ce qui m’a permis de faire de magnifiques rencontres, de vivre des moments magiques… et c’est ça la beauté du voyage. 

LA: Que gardes-tu de tous tes voyages ? Quel est le meilleur côté dans toutes tes aventures ? 
MS:
Sans hésiter : les rencontres avec les gens. J’ai eu la chance de faire des rencontres inoubliables, de faire partie de la vie d’une autre personne durant quelques heures ou quelques jours et de pouvoir parler de tout et de rien comme si nous étions les meilleurs amis du monde ! Le côté éphémère du voyage permet vraiment d’apprécier chaque instant, de réaliser à quel point on est chanceux de vivre ce moment, de donner du sens à la vie. 

Morgane-Schaller-travel-blog
Photo: Morgane Schaller

LA: Quel voyage en particulier gardes tu un souvenir inoubliable ? Et pourquoi ? 
MS:
Il y a ce voyage dans le Sud de la Tunisie, où je suis partie sans valise car elle était restée en Italie où j’étais encore le jour précédent. Du coup j’ai passé une semaine dans le désert tunisien sans rien, sans vêtements de rechange, sans accessoires. Heureusement, ma travel buddy (Valentine du blog www.awwway.ch) m’a dépannée en me prêtant quelques pièces. 

Il y a ce voyage à La Réunion qui a tourné au fiasco à cause des gilets jaunes. Impossible de circuler dans l’île car toutes les routes étaient bloquées. Il y avait un couvre-feu, des jeunes brûlaient les voitures. Bref, le bordel. L’office du tourisme ne savait plus quoi faire de nous ! Nous sommes retournées l’année d’après et le séjour était inoubliable ! 

Je garde un souvenir particulier de mon voyage en Slovénie car nous étions accompagnées durant toute la semaine d’un guide incroyable, amoureux & passionné de son pays. La météo était parfaite et les couleurs automnales magiques. Un super souvenir ! 

LA: Si une marque souhaiterait démarrer une collaboration avec des influenceurs, quelles questions doit-elle se poser avant d’entreprendre une telle démarche ? Est-ce que le marketing d’influence est possible pour toutes les marques ? 
MS:
Oui, le marketing d’influence est possible pour toutes les marques, si ce canal de communication fait du sens pour l’entreprise. Avant de démarrer une collaboration, je conseille aux entreprises de brainstormer sur le type de profile avec qui elles souhaitent travailler, de les segmenter en fonction de leur niche, les pays qu’ils touchent principalement, leur créativité. Je conseille d’avoir une approche stratégique et un objectif précis lors de cette campagne. 

Il faut impérativement demander une capture d’écran/vidéo des statistiques de l’influenceur car les plateformes qui proposent ce service ne sont pas toujours en ligne avec la réalité. Évidemment, prévoir un budget car la création de contenu est un métier. 

Morgane-Schaller-business-coach-interview
Photo: Morgane Schaller

LA: Le monde des influenceurs a beaucoup évolué les 10 dernières années. Le marketing d’influence y a changé pas mal les règles. Comment vois-tu ces évolutions ? 
MS:
Le marketing d’influence est devenu un vrai métier, et l’on peut actuellement vivre à 100% de cette activité même un étant un micro-influenceur, ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans. L’évolution de ce marché a permis de mettre en place des règles plus strictes et une approche plus systématique ce qui permet globalement d’améliorer les conditions autant pour les entreprises (accès aux statistiques, plus de transparence sur le résultat) que pour le créateur de contenu (rémunération, valorisation du métier). Cependant, aujourd’hui le concurrence est plus rude et la course à l’argent rapide à travers des promotions d’articles douteux donnent une très mauvaise image du business de l’influence. C’est déplorable et dommage pour les influenceurs qui proposent un vrai univers créatif.   

Mon objectif est de permettre à 500 femmes d’ici 2025 d’être libres financièrement et j’ai clairement l’intention de l’atteindre“.  

Morgane Schaller, à propos de son activité de Business Coach

LA: Tu as désormais entrepris une nouvelle étape dans ta carrière en devenant Business Coach. Pourquoi ce changement ? Et pourquoi maintenant ? 
MS:
Après 7 ans dans le métier de l’influence je voulais donner une autre dynamique à mon business. J’ai grandi, évolué et les collaborations sur les réseaux sociaux ne collaient plus à l’image de la trentenaire que j’étais devenue. Depuis le début de mon entreprise, j’ai prodigué énormément de conseils stratégiques à mon entourage et ma communauté et j’ai remarqué qu’il y avait encore peu d’accompagnements concrets dans le monde francophone.

Mon expérience, mes études en management, ma vision stratégique me donnent une légitimé dans ce domaine et la combinaison de tous ces éléments me permettent d’accompagner aujourd’hui des entrepreneuses ambitieuses dans le développement de leur business et c’est un exercice qui m’épanouit particulièrement. Mon objectif est de permettre à 500 femmes d’ici 2025 d’être libres financièrement et j’ai clairement l’intention de l’atteindre.  

LA: Que viennent chercher les personnes qui s’inscrivent à tes programmes de coaching ? Qu’y a-t-il de différent par rapport à d’autres formations dans le domaine ? 
MS:
Mes clientes recherchent avant tout une structure et des stratégies prouvées. Mais parfois elles ont juste besoin d’une personne qui saura les motiver, une personne qui saura leur faire prendre conscience de leurs forces, faiblesses, opportunités, et les guider à travers les différentes étapes de leur business. Lorsqu’on se lance dans l’entrepreneuriat en ligne, on réalise à quel point la solitude est un frein dans le développement de son activité. Personne n’est là pour nous aider, nous soutenir, nous donner un feedback, et on est sans cesse confrontés à nos propres pensées. 

Être coachée permet d’élargir nos horizons et rester focalisé sur nos objectifs. Il y a tant d’informations disponibles en ligne actuellement qu’il est très difficile de distinguer le vrai du faux, ce qui fonctionne pour son type de business, ce qu’il faut écarter… c’est un vrai parcours du combattant. 

Mon programme de coaching est différent puisqu’il repose sur ma propre expérience. J’enseigne les stratégies, méthodes, processus que j’ai moi-même utilisé dans mon business, et je sais que cela fonctionne sinon je ne serais pas là où je suis actuellement. 

Morgane-Schaller-profile
Photo: Morgane Schaller

LA: Dis-nous quelque chose sur toi que peu de gens le savent et qui mérite d’être mentionné ici. 
MS:
Même si tout paraît beau et rose sur les réseaux sociaux, le monde de la création de contenu n’est pas toujours tendre avec tout le monde, et ne l’a en tout cas pas été avec moi. J’ai connu des haters qui n’ont pas hésité à démolir ma réputation publiquement et ma paix intérieure pour nourrir leur égo, j’ai fait confiance à des managers toxiques qui m’ont volé et menacé, j’ai parfois perdu beaucoup d’argent en travaillant avec des agences et des marques pas toujours correctes.

Mon conseil pour les gens qui se lancent dans ce métier c’est de se protéger autant que possible à niveau juridique, mettre en place des contrats, avoir une assurance si possible, et toujours écouter son instinct. Dans la jungle on ne peut faire confiance qu’à soi-même. 

LA: Que peut-on te souhaiter pour le futur ?
MS:
Continuer à être libre et épanouie comme je le suis actuellement. Une vie sans compromis et sans regrets c’est possible, il suffit de faire le premier pas 😊

Morgane Schaller est définitivement un esprit libre, qui a façonné son destin par le courage et la détermination. Ses passions sont un moteur puissant dans ses activités. Si l’on pense qu’il est facile de réussir, le plus difficile c’est de durer. Depuis plus de 7 ans, elle dévéloppe son activité avec une belle réussite. Cela est inspirant, surtout dans un monde où parfois la facilité de l’appat du gain compromet l’humain. Morgane Schaller nous invite à un beau voyage, celui qui en devient le votre en fins de compte.

José Amorim
Informations fournies par l’auteur pour LuxuryActivist.com. Tous les contenus sont régis par les lois du copyright et aucun droit de reproduction n’est disponible. Les images sont proposées par Morgane Schaller pour une utilisation stricte dans cet article et sa promotion.