L. Erwan Kern est une comète. Il est toujours en mouvement, il écrit sa propre trajectoire et quand il apparait dans notre ciel, c’est de mille feux qu’il illumine notre imaginaire. Artiste multidisciplinaire, il est chanteur, écrivain, musicien… bref, monsieur est artiste. Il possède plusieurs vies et cette fois-ci, il nous amène une amie. Avec la création du projet Bonbon Noir, nous partons à la rencontre d’Anita Black. Héroïne malgré elle, c’est dans un décor psychédélique que son aventure débute. Vous pouvez lire ici notre analyse du projet.
Pour LuxuryActivist.com, L.Erwan Kern s’est prêté au jeu de l’interview exclusive. Et tout devient plus clair.
LuxuryActivist (LA) : Cher L. Erwan Kern, qui êtes-vous ? Comment le projet est-il né ?
L. Erwan Kern (LEK) : L. Erwan Kern, je suis banlieusard breton et belge… et créateur de Bonbon Noir. Bonbon Noir est né à la fin de notre dernière tournée avec notre groupe indie Flying Pooh. J’ai décidé d’écrire une nouvelle dont nous ferions la bande originale. Nous avons commencé à composer. Au bout de deux ans d’écriture, une éditrice a lu le texte, et m’a recommandé d’aller plus loin. Anita Black méritait un roman. On a donc avancé en créant en parallèle un univers musical, l’histoire et toutes les illustrations. Des nuits de recherches pour créer le livre, être certain de ne pas faire d’erreur, d’anachronisme… et d’autres nuits à mixer… Quatre ans plus tard, un premier LP, le vinyl 11 pouces, un format rare, précieux. Un livre illustré. Le tout crafté avec de beaux papiers, une belle manufacture pour respecter ceux qui vont entrer dans l’univers de Bonbon Noir et d’Anita Black. Mais on veut aller plus loin. Un second LP arrive fin 2020. Et on veut lancer un audio book, et surtout faire un film…Le crowdfunding ulule va nous aider à atteindre cet objectif, c’est un vrai tremplin pour nous. Ça nous a permis d’ouvrir notre cabinet de curiosité : le vinyl collector, les sérigraphies, le roman… Nous sommes à 130 % de l’objectif, nous visons les 200 %, on veut faire le livre audio et le film.
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LA : Bonbon Noir semble être un projet à la fois unique et multiple. Comment définiriez-vous ce projet ?
LEK : Je vois Bonbon Noir comme un manoir, une porte ouverte aux curieux, aux ennuyés, aux créatifs, ou aux optimistes. Je ne vois aucune limite à la création autour de cet univers. Je déteste les cases. Nous sommes libres de tout… Nous pourrions créer des bijoux, des parfums, un vinyl, un roman, des spiritueux… Tant que ça correspond à l’histoire, tant qu’il y a la beauté du geste et un final grandiose, nous ne nous interdirons rien ! Tout ce qui est créé au Bonbon Noir doit être « crafté ». Nous avons cherché le meilleur imprimeur pour les impressions des couvertures et des illustrations, le meilleur graveur de vinyle pour être certain du rendu,… Chaque objet devra être unique, qu’il soit sonore ou physique, de beaux papiers, de belles textures . Un cabinet de curiosité, où l’on aura envie de rentrer.
LA : Il semble que tout a commencé suite à la rencontre avec Anita Black. Est-ce juste ? Comment est-elle arrivée ? Quelles ont été vos inspirations?
LEK : Bonbon Noir devait être l’histoire d’une jeune fille qui était supposée traverser le début du siècle dernier. Juste quelques pages, un bout d’aventure dessinée pour s’évader quelques instants. Puis l’héroïne Anita est arrivée et s’est mise à grandir. Et elle m’a emporté. Ses angoisses, ses rencontres, son destin chaotique mais surtout sa fureur de vivre et sa soif d’apprendre m’ont aidé à poursuivre l’écriture de sa vie. Je ne l’ai pas gâté, mais l’amitié, les amours, les drames et les horreurs qui remplissent son carnet Bonbon Noir sont le reflet d’une vie dévorée passionnément. Certaines personnes qui ont lu le texte y ont vu une fresque féministe. Je vois plutôt la vie d’Anita comme une destinée humaniste. Un combat pour la liberté, coûte que coûte. J’espère que vous prendrez la main qu’elle vous tend. Après tout, c’est elle qui raconte.
Ma femme et ma fille sont de grandes sources d’inspiration. Ma mère aussi en quelque sorte. Être une femme est un combat encore aujourd’hui. J’ai lu des portraits, des témoignages. Celles qui se sont battues pour être libres, celles qui ont brillé dans l’ombre, qui étaient derrière les « grands » hommes, celles qui ont essayé de survivre… J’ai toujours été fasciné par ces personnages qui se transcendent, et qui remportent des batailles impossibles. On a trop souvent attribué ces rôles aux hommes.
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LA : Si Anita Black rencontrait une jeune fille en quête de sens aujourd’hui, quels conseils lui donnerait-elle ?
LEK : Pour commencer elle lui dirait de se donner comme objectif de se coucher chaque jour moins ignorante qu’au lever. Ça passe par l’écoute, l’observation, la culture et prendre sa vie en main, ne pas suivre la masse, faire ses propres choix, laisser voguer son imaginaire, ne pas vivre le rêve des autres. C’est une tête bien faite qui va finalement lui sauver la vie. Et sa volonté, sa rage de vivre, puis on désir de liberté totale, peu importe le prix à payer. Ni dieu, ni maître. Ne jamais lâcher.
LA : Le projet est devenu un album, un podcast et un film. En quoi l’univers de Bonbon noir est-il si unique ?
LEK : Je ne sais pas s’il est unique. Néanmoins, il n’existe qu’une Anita Black. Les livres audios ou autres concepts ne vont généralement pas aussi loin. Là, vous avez plusieurs éléments autonomes qui forment un univers très riche. Le roman – que vous l’aimiez ou pas – est un véritable roman et la bande originale est un album autonome. Ce sont deux œuvres distinctes sous le même chapeau. Tout a été pensé pour vivre seul, et pourtant ceux qui vont lire le roman et ensuite écouter la musique vont vraiment voyager. Nous allons libérer les imaginaires. Nous ne voulions pas rassembler deux petites créations pour en faire une moyenne, mais deux trucs de dingue pour faire un projet grandiloquent… épique…
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LA : Quel a été l’aspect le plus difficile à gérer dans la naissance d’un tel projet ?
LEK : Le plus difficile est de trouver le temps pour tout faire et ne pas abandonner malgré les difficultés. Je travaille sur Bonbon Noir dès que j’ai quelques instants de liberté. Ce sont des moments précieux que je vole au quotidien. J’en sais le privilège donc j’essaie de les utiliser le mieux possible. Le plus dur, c’est donc de garder l’énergie du projet. Pour la musique c’est plus facile de rebondir puisque nous sommes quatre dans le groupe. Pour l’écriture, vous êtes seul. J’ai eu la chance de rencontrer Nathalie Thery, une éditrice qui m’a pris par la main et qui m’a permis d’aller plus loin, et de relancer le feu. Mais clairement, le plus dur, c’est le temps, le nouveau luxe…
LA : L’album musical est sorti sur toutes les plateformes reconnues. Pourquoi cet univers entre Morricone et David Lynch est-il devenu une évidence ?
LEK : Rec, le directeur artistique de la bande originale de Bonbon Noir est multi instrumentiste et ingénieur du son. Il est passionné de péplums, de grands thèmes cinématographiques. Réaliser des mélodies épiques pour accompagner la vie d’Anita était naturel pour nous. Pink Floyd, Gainsbourg, Tarantino, Lynch… sont les références qui sont beaucoup revenues lors des premières écoutes des journalistes et des bloggers. On est ravis et fiers. Cet album fait voyager si on l’écoute en fermant les yeux. C’était vraiment le but.
LA : Avec l’initiative de crowd-sourcing et la diffusion de l’album sur les plateformes digitales, en quoi internet est-il une clé pour ce projet ?
LEK: Internet nous a permis depuis le début de créer du lien avec nos fans… et Bonbon Noir permet avec ses visuels, sa musique et ses textes de disposer d’un univers parfaitement adapté aux réseaux sociaux. Je travaille avec des illustrateurs sur le projet de Bonbon Noir depuis quatre ans. Je dispose de dizaine d’illustrations, de roughs, d’idées graphiques. J’ai tout gardé, tout répertorié. Les premiers croquis, les premières répétitions, les premiers montages vidéos. J’ai des disques durs remplis de recherches pour le Bonbon Noir. C’est mon trésor. Internet est le lieu idéal pour le présenter, et je serais ravi de montrer ma bible à Netflix, Apple TV ou Canal plus quand ils viendront taper à ma porte !
LA : Comment voyez-vous le projet évoluer ?
LEK : Le premier tome du roman part en impression aujourd’hui. La musique est partout, le vinyl est en vente sur notre site. Les illustrations sont montrées sur nos réseaux sociaux. La première pierre est donc posée. Je vais tout faire pour transformer le roman en audio book. Je cherche une actrice qui puisse incarner Anita Black. Une voix cassée, à la Romane Bohringer, ou Anna Mouglalis, cela serait parfait. Et derrière, je veux réaliser un film. Bonbon Noir doit devenir un film. Il est écrit pour…
LA : Que pouvons-nous vous souhaiter pour le futur ?
LEK: De rassembler encore plus d’énergie autour du Bonbon Noir pour démarrer la production du film… La porte est ouverte, tous les curieux, les réalisateurs, les producteurs, les acteurs(rices), les fêlés, tous les créatifs… Le manoir d’Anita Black est ouvert ! Bienvenue au Bonbon Noir !
Bonbon Noir est lancé et rien pourra l’arrêter. Quand la passion et le talent trouvent leur chemin et que les créations proposées sont si attirantes, nous ne pouvons demander qu’une seule chose: encore!
José Amorim
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